Point de vue : Autosuffisance alimentaire : on y est… presque ?
Madagascar sera autosuffisante en riz d’ici 3 ans. Telle est la déclaration des autorités étatiques. Les instances internationales soutiennent la Grande Île dans cette initiative, pour n’en citer que la Commission de l’Océan Indien (COI). La COI veut ainsi faire de Madagascar son grenier alimentaire. Les Africains ne sont pas en reste, puisque la collaboration entre Madagascar et AfricaRice entend aller dans le sens de faire de la Grande Île un pôle de production rizicole.
Les calculs sont là. Madagascar devra atteindre son objectif de doubler sa production rizicole dans ses greniers à riz. Ambatondrazaka, Marovoay, Andapa, Mangoky… autant de zones à forte potentialité rizicole sont dotées de nouvelles infrastructures de taille en matière d’irrigation. Les plaines de ces zones de production sont doublées pour n’en citer que celle d’Ankaibe, à Andapa ou celle du Bas-Mangoky dont le projet est en cours. Les paysans arrivent à doubler les rendements et parfois à quadrupler lorsqu’ils cultivent deux fois sur une même saison.
Inciter les paysans à adopter les méthodes de culture modernes n’est toujours pas chose facile. Les techniques PAPRIZ, «ketsa» à la ligne, l’utilisation de semences améliorées, ou encore d’engrais, ainsi que l’analyse du sol, sont autant de casse-tête que certains paysans refusent d’adopter. La raison en est simple. Ils ne veulent pas se tracasser davantage et, malheureusement, préfèrent s’en tenir aux maigres rendements avec les méthodes traditionnelles. Résultat, les efforts concédés par l’Etat sont réduits à néant. Faut-il alors changer cette mentalité et accorder davantage de place à l’éducation pour les encourager à améliorer leur productivité ? Certes, les séances de formation se multiplient, les engagements de l’Etat et ses partenaires internationaux augmentent d’année en année. A nous, maintenant, de voir si nous tenons réellement à changer ou pas…
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