Bois de rose Acta non verba
Une grande opération est lancée depuis hier. Elle concerne le trafic illicite de bois de rose. Un mandat d’arrêt a été lancé contre une douzaine de personnes suspectes dont deux ressortissants chinois. Les noms sont connus et, pour la première fois, ils sont rendus publics. Le Chinois, en charge de faciliter les transactions, tient un hôtel à Ambodifilao et qui est réputé infréquentable pour les honnêtes gens qui aiment une vie pacifique.
C’est le premier signe fort lancé par le gouvernement dont principalement le ministère de l’Environnement. L’opinion nationale et l’opinion internationale ont besoin de ce genre de mesure pour être rassurées des intentions réelles du régime. Les trafiquants de bois de rose le narguaient durant ces trois derniers mois. Les exportations illicites ont repris de plus belle. On comprend pourquoi le Président de la République et le Premier Ministre ont frappé sur la table pour exiger des résultats.
Les déclarations d’hier devraient maintenant être suivies d’actes concrets. Disons-le sans fioritures : il faut que des têtes tombent et que des gros bonnets soient arrêtés. Bref, il faut arrêter de fanfaronner maintenant et de passer aux choses sérieuses. Cela nécessite de la volonté et du courage politique. Les milieux militaire, judiciaire, économique et politique, seront immanquablement touchés. Le régime osera-t-il aller jusqu’au bout ? Le régime osera-t-il dépasser les copinages ?
Ce qui se passe dans le bois de rose est la face visible de l’iceberg. Les enjeux financiers sont énormes. Les Communales se pointent à l’horizon et cela suppose de l’argent. Et beaucoup d’argent, car d’ici là, la loi sur le financement des partis ne verra pas encore le jour.
