Point de vue : Bonne fête quand même
Bonne fête quand même
La fête nationale est diversement célébrée dans les divers endroits de l’île. Si dans les provinces côtières, elle est marquée par le penchant des gens à ne pas regarder à la dépense, dans la capitale, elle se caractérise surtout par un bon repas autour d’une table, de préférence une grosse oie, une dinde pour accompagner le riz. Et c’est là qu’on remarque que, depuis des décennies, le pouvoir d’achat du malgache n’a cessé de dégringoler. Bien peu de ménages peuvent se permettre d’acheter ces volailles, les remplaçant généralement par un poulet bien grassouillet et, si c’est possible, de la viande de porc.
La politique du ventre de la première République n’est plus que de l’histoire. Les foyers malgaches, essuyant crise sur crise, sont de plus en plus affamés que le jour de la fête nationale est devenu un jour ordinaire où l’on vaque à ses habitudes quotidiennes. Seuls les podiums, hérités également de la première République, et le défilé militaire à Mahamasina rappellent que le 26 juin est le jour où Madagascar a retrouvé son indépendance.
Aux dernières nouvelles, la journée de demain est encore placée sous haute sécurité. Les forces de l’ordre ont en effet eu vent d’une menace de d éstabilisation et que des esprits malveillants se sont déjà mis à distribuer ici et là de l’argent et des T-shirts à l’effigie d’un précédent chef d’Etat qui referait, semble-t-il, son retour en force ce jour là. Info ou intox ? On l’ignore, mais la vigilance est de mise pour nos dirigeants qui doivent ne pas dormir sur leurs deux oreilles ces derniers temps avec ce malaise politique et ces foyers de tension ici et là.
D’aucuns aspirent à un peu de calme pour passer, au moins, une bonne fête. Mais, hélas, ce n’est pas encore pour cette fois ci. La politique prend encore le dessus sur tout, et la course au pouvoir ne veut pas s’arrêter. Bonne fête quand même.
