Bonnes vacances
Les députés sont en vacances tout comme les sénateurs. Ceux qui ont terminé leurs examens sont également débarrassés de leur poids des révisions et des obligations quotidiennes en vue d’obtenir leur diplôme. Si les uns attendent les résultats avec optimisme ou avec un doute, les autres continuent encore à résoudre des équations à multiples inconnues pour sortir enfin de cette spirale de la pauvreté.
Les nantis, eux, se prélassent maintenant sous le soleil, avec la mer en face et les bungalows
avec pied dans l’eau derrière. Les miséreux, transis de froid, sont obligés de se tenir à cinq dans un lit pour préserver un peu de la chaleur qui, heureusement, Dieu à bien voulu les pourvoir. Les nantis se gavent de crevettes et de poissons frits si les miséreux, eux, se suffisent d’une pâtée de riz et de quelques brèdes.
Voilà la réalité malgache actuelle, faite de contrastes. D’un côté la richesse et de l’autre la misère. Au bord de la rue, un immeuble cossu et derrière, des bidonvilles sans eau ni électricité où pataugent dans une mare nauséabonde cochons et enfants. Dans un 4×4, des enfants sucent des glaces et mangent des gâteaux comme goûters, si, accrochés à leurs portières, des enfants en guenilles quémandent 100 Ar pour pouvoir enfin manger de la journée.
La lutte contre la pauvreté a été la priorité de tous les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance. Malheureusement, le pays et ses habitants s’appauvrissent de jour en jour. Première puissance de la zone sud de l’Océan indien aux lendemains de l’indépendance, Madagascar est maintenant un des pays les plus pauvres du monde.
Mais, comme dans tous les pays pauvres, beaucoup savent profiter du système et grappiller ici et là quelques ariary pour arrondir leurs fins de mois et se permettre au moins une semaine de vacances au bord de la mer ou dans des sites touristiques malgaches. Cette ingéniosité des malgaches étonne toujours. Sommes-nous vraiment
