Point de vue : C’est imminent

C’est imminent

« Ce sera soudain… »  Le président de la République a utilisé une parabole du Christ pour parler de l’imminence du changement de gouvernement. Les ministres, et probablement le Premier ministre, doivent rester éveillés : ils peuvent garder ou perdre leur poste au moment où ils ne s’y attendent pas. L’évangile selon St Marc (13-42) est clair : « Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra ».
Sûrement, Hery Rajaonarimampianina a un ou des noms. Et il peut ne pas passer par l’Assemblée nationale. Autrement dit, la formation du nouveau gouvernement pourrait survenir dès cette nuit. Le président de la République a admis que certains ministres « dorment » et tardent à appliquer les consignes présidentielles. Ils seront certainement les premiers à être écartés et remplacés par quelqu’un de plus dynamique. Seulement, le dynamisme, qui est une qualité, peut être dissolu par la routine et la lourdeur patente de nos départements ministériels. Un bon ministre est souvent victime des mauvaises habitudes de ses administrés. Il faut un homme (ou une femme) à poigne à même de réaliser les programmes gouvernementaux.
L’opinion attendait beaucoup de ce régime, mais jusqu’à preuve du contraire, rien de bien concret n’a été réalisé jusqu’ici. La pauvreté est toujours là. Les perspectives existent mais l’on se demande toujours pourquoi n’a-t-on jamais les moyens et surtout la volonté de les réaliser. Le changement de gouvernement, dans ce sens, est inutile si les ministres ne font que gérer les affaires courantes et pilotent à vue, malgré l’existence d’une carte de navigation pourtant bien claire.
Les présidentielles auront lieu dans deux ans. Les éventuels candidats préparent déjà le terrain et n’ont qu’un objectif : mener la vie dure au régime actuel dont le chef, sans aucun doute, briguera également un second mandat. Le nouveau gouvernement aura comme priorité de travailler dans le concret et non se satisfaire des mini-programmes dont les résultats ne satisfont que leurs auteurs. La population veut maintenant que sa vie de tous les jours  s’améliore, qu’elle a véritablement un gouvernement sur qui compter et sur lequel s’appuyer. La crédibilité du régime est à ce prix.  Autrement, le changement de gouvernement, elle n’en voudra pas, même si c’est… imminent.

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