C’est quand même un peu fort
C’est un peu fort. L’Etat doit trouver absolument les moyens (techniques et financiers) de résoudre le problème de l’énergie et de l’eau. Il doit aider la JIRAMA et non pas la pénaliser car c’est une solution de facilité. Cette société appartient à l’Etat, donc au public. L’opinion ne connaît qu’une seule explication, donnée officiellement par les autorités : c’est une question d’approvisionnement en gazole. Nous sommes dans un pays souverain, pourquoi ne pas définir un autre modus vivendi avec les sociétés pétrolières ?
La situation est devenue sensible, pour ne pas dire dangereuse car de plus en plus d’usagers expriment leur mécontentement. 3h de délestage et, pire, au moment ou vous avez besoin d’électricité. Ce n’est pas tout, les coupures d’eau vous tombent dessus sans crier gare. Rien ne vaut la transparence : les consommateurs souhaitent être informés d’avance pour se préparer. C’est comme les factures de l’électricite et de l’eau, elles font partie de votre courrier quotidien 20 jours avant la date de paiement. Et cela ne rate jamais. C’est de la bonne et saine gestion. Qu’il en soit ainsi pour les autres prestations de service dont ceux de la communication, du rétablissement des coupures après régularisation de ce qui est dû par les clients.
Combien faut-il payer pour mettre fin au délestage ? L’Etat devrait publier ce chiffre officiellement et susciter un débat national sur ce sujet. Le délestage est anti-économique, anti-social. Et il n’est pas de nature à attirer la sympathie des populations locales victimes au régime. Bien au contraire.
Cela dit, la faute ne doit pas retomber sur le régime actuel. Faisons la part des choses. La vétusté des matériels et des installations, le choix de modèle de distribution et d’exploitation, l’insuffisance de centres hydroélectriques relevaient de la responsabilite des précédents régimes. La modernisation du système énergétique aurait dû être réalisée des années plus tôt, dans les années 75, selon certains analystes. L’infrastructure ne répond plus aux besoins d’une population qui croît rapidement. Madagascar a besoin d’une quarantaine d’Andekaleka. Si Ambatovy se maintient, c’est parce qu’il est énergétiquement autonome. Toutes les sociétés ne peuvent pas avoir ce schéma énergétique. Fournir l’énergie est le rôle de l’Etat dans les conditions actuelles. A moins de privatiser donc ce secteur. Mais c’est un autre débat, disons-le moins fort, dans les moments difficiles, l’Etat emprunte auprès de la JIRAMA… Ceci expliquant cela.
