Combien sommes-nous au juste ?
15 millions ? 20 millions ? 22 milions ? Si de nombreux statisticiens tablent sur le dernier chiffre, le compte exact est pour le moment inconnu. Les chiffres qu’on avance sont tout simplement une projection à partir du dernier recensement national de 1993.
Le prochain recensement aura besoin de pas moins de 33,4 millions de dollars. Beaucoup d’argent pour une opération dont le citoyen lambda ignore la finalité. A quoi bon compter les gens ?
Or, le recensement sert à mettre un chiffre sur la tête de chaque citoyen malgache. Et, peut-être, plus tard, à mettre un non sur chacune d’elle. Car tous les projets, qu’ils soient économiques, sociaux ou autres, ont besoin du nombre précis des personnes dont ils font l’objet. Normalement, chaque citoyen devrait avoir une carte d’identité nationale, un matricule pour l’identifier. Pour être plus terre à terre, il doit être traçable.
Un vrai recensement doit se faire à partir du fokontany et chaque personne qui le compose doit être comptée. Les zébus se feront mettre des boucles d’oreille pour mieux les surveiller dans leur déplacement, et pourquoi ne pas mettre une puce sur le doigt ou le front de chaque citoyen malgache comme cela se fera dans les prochains jours aux Etats-Unis ?
Le «karatra isan-dahy » sous la 1ère République, ou l’impôt per capita, a bien fonctionné car aucun homme valide ne pouvait s’y soustraire. Ils étaient tous fichés dans les bureaux du canton de l’époque. Les naissances comme les décès doivent être déclarés, même des mois plus tard pour cause d’éloignement. Le recensement s’en trouve facilité et était mis à jour chaque année.
Pour des raisons politiques, et notamment pour mieux manipuler les résultats des élections, le recensement national a été laissé de côté. Et actuellement, nous nous posons la question : combien sommes-nous au juste ?
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