Pleuvra, pleuvra pas ? La météo est loin d’être clémente en ce moment, du moins à Antananarivo. Les premières conséquences se font déjà ressentir : l’insuffisance d’eau impacte les foyers, les rivières et les puits s’assèchent et le pire reste à venir pour le secteur agricole si dame pluie tarde à venir d’ici les prochains jours.
Ces dernières années, la dégradation de l’environnement, avec les feux de brousse et fours à charbon, ainsi que la déforestation a pris des proportions alarmantes. Or, on nous a toujours dit que les grands espaces forestiers, en particulier les forêts tropicales, jouent un rôle prépondérant sur le climat. La déforestation contribue ainsi largement à perturber la pluviométrie. A qui la faute ? Aux communautés locales ou aux flux de migrants à cause de la sécheresse qui prévaut dans le grand sud ? Une chose est certaine : livrés à eux-mêmes, vivant dans la précarité et sans aucune ressource, ils n’ont d’autre choix pour survivre que d’exploiter les ressources naturelles disponibles et principalement les forêts.
Mais c’est un cercle vicieux. Ils contribuent eux même à la destruction de leurs ressources, un phénomène aggravé par l’explosion démographique.
Les observateurs déplorent la passivité des autorités, généralement débordées par l’ampleur du phénomène, le manque de moyens, et qui peinent à appliquer la « tolérance zéro ». Devant l’intensification de ce que la société civile qualifie de « criminalité environnementale », la mise en place d’une justice environnementale a maintes fois été revendiquée. Notre système judiciaire tente tant bien que mal d’organiser une juridiction spéciale, indépendante et efficace. L’objectif étant de déterminer les missions du personnel de l’administration judiciaire par rapport aux diverses infractions, les procédures et les aspects de la répression en matière de protection de l’environnement, de préservation de la nature en se référant aux conventions internationales et aux législations nationales en vigueur, en tenant compte des objectifs de développement durable. Mais pourquoi ne pas aller plus loin, vers une réforme constitutionnelle en faveur de la protection de l’environnement comme c’est le cas de certains pays comme le Costa Rica ? A méditer sérieusement pour sauver notre pays…
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