Point de vue : Compter les morts
La France a été attaquée une nouvelle fois par des hommes qui se réclament de l’Etat Islamique. Les condamnations ont été unanimes d’autant plus que les assaillants s’en sont pris à un symbole de la civilisation occidentale : la chrétienté. Un prêtre est mort, égorgé, dans le plus pur style des bourreaux djihadistes, si un autre est gravement blessé.
Cet attentat fait suite à celui de Nice, sur le sol français, montrant que les hommes de Daesh peuvent attaquer n’importe où et à n’importe quel moment, là où ils veulent. Le plus grave, les meurtres sont commis par des individus qui, pour la plupart, ont la nationalité française ou une carte de résident légal. Les infiltrations, à la base de la stratégie des terroristes, semblent efficaces du fait que les attaques surgissent là où on ne les attend pas.
Les services de renseignements français ont annoncé avoir déjoué plusieurs attentats et arrêté des présumés djihadistes. Mais il semble maintenant que le voisin d’en dessous pourrait en être un, même si son profil se prête mal à celui d’un terroriste. Monsieur tout le monde peut déclencher son gilet d’explosifs ou sortir son Kalachnikov à l’arrêt d’un bus, aux portes d’un supermarché ou dans un jardin public. Ce qui fait que le Français n’est plus en sécurité, où qu’il soit. La terreur, l’arme fatale de Daesh, est à son comble, bien que les autorités françaises ne veuillent pas plier face à la peur, et, surtout, l’admettre.
La force de Daesh est de pouvoir activer des cellules indépendantes et autonomes partout où il le veut. Et pas uniquement en Europe. Des attaques aux Etats-Unis, en Belgique, en Allemagne, en Syrie, en Irak, en Turquie, au Bengladesh et au Pakistan ont été revendiquées par l’Etat Islamique. Beaucoup se demandent pourquoi les occidentaux, avec leur puissance de feu, ne mettent pas toute leur force dans l’éradication de cet état illégal à cheval entre la Syrie et l’Irak. C’est une question d’ordre géostratégique et politique. Ils se posent toujours la question sur la position de la Russie et de son protégé, Bachar el Assad, le président syrien. Là est tout le noeud du problème. Sans des réactions communes européennes et américaines dans les semaines à venir, l’Europe et d’autres pays ne cesseront de compter leurs morts…
