Décidément, à Madagascar, s’en prendre à un gendarme est devenu une habitude, une très mauvaise habitude ! Après l’épisode de l’assaut de la caserne de la gendarmerie à Imeritsiatosika, voilà qu’une communauté s’en est prise à un gendarme dans une réserve naturelle d’Ambatondrazaka, une agression qui a viré au drame. Un décès dans des circonstances violentes qui n’a pas manqué de choquer l’opinion. Le Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie en fut le premier affecté, dans cette affaire où une fois de plus, la loi et l’autorité semblent être remises en cause. Un comble pour ce département qui s’est fixé comme leitmotiv de restaurer la confiance entre la population et les forces de l’ordre.
Mais peut-on vraiment parler de loi et d’autorité face à une population vivant dans une localité « lavitra andriana » ou zone enclavée, habituée à s’organiser en communauté avec des règles qui lui sont propres, à évoluer loin de la civilisation et dont l’unique ressource est l’exploitation de la forêt? Une entité livrée à elle-même, où l’ordre et la justice ne prévalent pas. Le respect de l’uniforme est le cadet de leur souci. Bref, on imagine aisément ô combien il est difficile d’instaurer un état de droit dans ces localités où la seule loi qui prévaut est … celle de la jungle.
Cette communauté estime que s’en prendre à cet élément de la gendarmerie, à ce représentant de la loi, est tout à fait légitime. Leur interdire d’exploiter les ressources qu’offrent mère nature, c’est tout d’abord compromettre leur unique moyen de subsistance. Cependant, avec 100.000 hectares de forêt détruite par an au niveau national avec comme principaux facteurs l’exploitation illicite des ressources naturelles, le défrichement et la migration humaine entre autres, la protection de l’environnement et plus particulièrement, de la forêt est devenue un impératif pour l’Etat malgache.
Diverses stratégies ont été adoptées. Sur le principe, les bonnes décisions semblent avoir été prises, mais sur le terrain, les résultats tardent à se faire sentir et la réalisation d’une politique environnementale n’est pas du tout évidente. Le gouvernement a du pain sur la planche. Quoiqu’il en soit, le président Andry Rajoelina a d’ores et déjà donné le ton avec ce vaste chantier commencé lors de son passage à Taolagnaro, en annonçant son ambition de reverdir Madagascar en fixant comme objectif de reboiser annuellement 40.000 hectares.
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