Cour et jardin
Une grâce présidentielle a été décrétée quelques heures après la cérémonie de vœux. Cela fait partie des us et coutumes de la République. Et comme il est d’usage, les condamnés pour détournement de fonds, corruption, crimes graves ne sont pas concernés. Et autre innovation, cette grâce n’inclut pas non plus les délits relatifs au trafic de bois de rose et de bois précieux. Comme nos prisons sont surpeuplées, autant les désengorger.
On retiendra encore des discours du Chef de l’Etat, « la nouvelle carte politique », qu’il a évoquée de manière explicite. On est en droit de penser que cela débouche sur une retouche gouvernementale, au moins. Car cette nouvelle donne porte l’empreinte du HVM, parti au pouvoir. Et si recalibrage politique il y a, il devra, logiquement, s’opérer au profit du HVM.
Quid des autres formations. Le second parti est le Tiako I Madagasikara. Les dernières élections communales, municipales, sénatoriales ont confirmé cette tendance. Malgré la longue parenthèse de la Transition, qui a laminé le TIM, il a résisté car disposant d’un réseau qui a touché les fokontany. Et le retour au pays de Marc Ravalomanana a ressoudé une partie de cette formation qui volait en éclats.
Le TIM est le principal rival politique du HVM. Mais, le MAPAR, qui se sent, à tort ou à raison, politiquement arnaqué et frustré, reste son plus dangereux adversaire.
La prochaine session extraordinaire de l’Assemblée Nationale sera intéressante à suivre. Bien sûr, on va parler de projets de loi desquels dépend le développement du pays (une loi sur le foncier, entre autres) mais on peut subodorer d’autres décisions politiques encore plus grandes, comme le renouvellement des membres du bureau permanent (tout au long du week-end, les salons ne parlaient que d’une éventuelle suspension de Jean Max Rakotomamonjy, Président de l’Assemblée Nationale, de son parti Leader Fanilo) ou encore la nomination d’un nouveau Premier Ministre.
Tout cela n’est que pure conjecture, certes, mais le discours du Président de la République est lourd de sous-entendus. Et, en politique, l’envers est toujours plus déterminant que l’endroit.
