« Dahalo Daholo » pour profiter de la réinsertion communautaire
La reddition des dahalos est une information aussi importante que significative. Ils sont, en principe, des milliers. La plupart d’entre eux sont devenus des dahalo à cause de la pauvreté. D’autres à cause de la cupidité. Mais dans l’un ou dans l’autre, la cause a une dimension sociale profonde.
La pauvreté du Deep South est un deep problem. C’est une région potentiellement riche en dépit du (faux) problème d’eau. On peut y développer une culture intensive de nombreux produits vivriers ou destinés à l’industrie (comme le coton). On peut installer des ranches modernes pour des élevages intensifs bovins et ovins. L’élevage des ovins sera très intéressant, car il permettra de les exporter vers les pays musulmans, très consommateurs. La montée de la cuisine halal va développer la consommation de la viande ovine.
Plus encore, le sous-sol du Sud est immensément riche : pierres précieuses, industrielles, or… Mais, jusqu’ici, seuls les exploitants étrangers en ont largement bénéficié. On se souvient et c’est véridique, du témoignage d’un ancien député qui avait participé à un projet de construction de latrines dans cette région. Chaque fois qu’un trou est creusé, on trouvait de l’or. Pas en grande quantité, mais suffisamment intéressante. Et les ouvriers ont oublié leur vrai travail, ils creusaient la terre volontiers, non pas pour les latrines, mais pour l’or.
C’est maintenant que l’Etat commence à comprendre les vrais défis dans le Grand Sud, mais aussi les énormes potentialités dont il recèle.
L’insécurité est liée à cette ironie du développement. Maintenant, les habitants du Sud ont vu que l’Etat s’intéresse à eux. Et même ceux qui ne sont pas des dahalo se présentent comme tels pour bénéficier de cette assistance et de cette aide providentielle. « Dahalo daholo » dans quelques villages afin de pouvoir avoir des semences, des parcelles de terre, quelques sacs de riz… Il est temps de mettre en place un vrai plan social de réinsertion communautaire. Le Premier ministre, en tournée à Amboasary Atsimo, ce week-end, en sait quelque chose. Et ce qui s’est passé là-bas est nettement une autre réalité que Magro ou Amirauté…
