C’est après trois semaines d’explosion des cas de covid-19 que les autorités se rendent compte de l’insuffisance des soignants pour faire face à la pandémie. Depuis le 20 mars 2021, date à laquelle le chef de l’Etat avait annoncé l’arrivée de la seconde vague de la pandémie dans le pays, les autorités sanitaires se sont voulues rassurantes. Personnel de santé suffisant, équipements nécessaires en stock, médicaments disponibles… la population y a d’abord cru. En réalité, au fil des jours et des contaminations, les témoignages des familles de patients racontent toute autre chose. Dans les grands hôpitaux, les malades se retrouvent esseulés et n’ont droit qu’à une seule visite du médecin par jour. C’est la famille qui doit interpeller le médecin en cas d’aggravation. Par manque d’effectifs de paramédicaux, la lenteur pour le changement d’un flacon de sérum ou l’installation d’une bouteille d’oxygène devient une éternité pour les patients atteints de la forme grave de la maladie, se transforme en calvaire et peut avoir de graves conséquences.
Face à l’urgence, le ministère de la santé publique annonce un recrutement massif de soignants. Des médecins et des paramédicaux sont appelés en renfort. L’Etat promet un contrat à durée déterminé d’un an accompagné d’une prime pour ficeler l’entente entre les deux parties. Les établissements sanitaires en auront grand besoin. Sans compter les futurs hôtels-hôpitaux qui ouvriront prochainement et qui devront chacun être doté de huit paramédicaux et de deux médecins. Ce personnel médical sera également nécessaire à la mise en œuvre de la campagne de vaccination puisque normalement, après chaque injection une assistance médicale sera obligatoire.
En termes de nouveaux cas, Madagascar se retrouve dans la même situation qu’en juillet 2020 où 300 à 400 personnes étaient détectées positives au coronavirus au quotidien. Puisqu’on n’en est qu’au début de la deuxième vague, l’atteinte du pic de la courbe de contaminations s’annonce encore loin. Et malgré les mesures restrictives visant à briser la chaine de transmission, on s’attend tous, pendant un certain temps, à une inévitable augmentation des décès qui sera amplifiée par la défaillance du nombre de soignants et du système sanitaire en général.
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