La décentralisation, un mot qui demeure facile à prononcer mais encore difficile à mettre en œuvre. Pas plus tard qu’hier, l’atelier sur les politiques sectorielles coordonnées pour une décentralisation émergente a été lancé. Une initiative qui se doit d’être en conformité avec la vision du Président de la République sur le processus de développement de Madagascar. Le Premier Ministre a entre autres évoqué la mise en place des gouvernorats de région ou aussi la dotation de fonds de 1 milliards Ariary pour chaque région, des actions visant à soutenir la décentralisation.
Le couac dans toute cette histoire, c’est le sujet concernant la décentralisation effective qui n’est jusqu’ici qu’une réalité implicite sans effectivité. Depuis 1993, la décentralisation devenait un slogan de propagande. Du Pr Albert Zafy, en passant par l’Amiral Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et maintenant Andry Rajoelina n’ont pas pu mettre ce projet à terme. Didier Ratsiraka a mis en place les provinces autonomes, Marc Ravalomanana a instauré les 22 régions, Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina ont retenu l’autonomisation des 22 régions, mais au final personne n’a réussi à réaliser le transfert financier et budgétaire de ces collectivités pour une meilleure autonomisation de celles-ci. En fin de compte, la décentralisation n’est devenue qu’une simple parole en l’air.
Les intentions existaient bel et bien auprès de ces Présidents de la République. Mais malheureusement, la décentralisation n’a jamais été une priorité des priorités. C’est le cas actuel, lorsque l’ancien régime avait mis en place les instruments juridiques et les outils légaux en matière de collectivités décentralisées, le nouveau régime en place entend repartir à zéro et mettre en place d’autres structures. Et le processus de décentralisation se trouve dans un cycle de recommencement perpétuel. Au lieu d’avancer vers des élections régionales et provinciales prévues se tenir depuis 2017, voilà que les structures sont modifiées, de manière temporaire, dit-on. Mais encore, l’autonomie financière de ces collectivités n’est pas effective, comme si on tourne en rond sans pour autant avancer d’un pas. Et le comble, c’est que les partenaires internationaux deviennent aussi les complices de cette manœuvre dont personne ne comprend la finalité. Il ne faut pas avoir honte de dire que depuis 2010 quand la Constitution de la IVè République a été mise en place, le parachèvement est toujours en cours 9 ans plus tard. Les collectivités décentralisées ne sont pas totalement opérationnelles contrairement aux services déconcentrés effectifs à 80%. Ces structures qui se trouvent toujours sous la perfusion et sous le contrôle total de l’Etat central.
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