Déclaration de patrimoine et morale politique
Le Premier Ministre a effectué sa déclaration de patrimoine. C’est la loi qui l’exige et en tant que premier responsable du Gouvernement, de l’Administration, il doit servir de modèle. La politique ne faisant pas les choses à moitié, il a rejoint, tout de suite après, l’Assemblée nationale pour la session extraordinaire qui lui est consacrée.
En effet, Jean Ravelonarivo doit présenter son programme de gouvernement devant les députés. Et les députés devront lui accorder leur confiance en adoptant ce programme de gouvernement. Sous peine d’entrer dans une crise institutionnelle.
Les députés MAPAR et les députés issus des groupements, comme celui de l’alliance d’Ambodivona, vont-ils boycotter la session ou vont-ils voter contre ce programme ? Logiquement, le MAPAR devrait boycotter cette session car il ne reconnait pas le processus de désignation du Premier Ministre. Il attend la décision de la HCC. La HCC va publier un jugement et non plus un avis sur l’article 54 de la Constitution.
Selon les analystes, il est impératif de lever l’ambiguité sur cet article. Car il est la clé de voûte de la stabilité constitutionelle. Comme il ouvre sur de nombreuses interprétations, dans le doute il vaut mieux s’abstenir. C’est-à-dire, il faut procéder au toilettage de l’actuelle Constitution et, une bonne fois pour toutes, ne pas élaborer une loi fondamentale taillée sur mesure. En fonction du Président de la République et des ses intérêts politiques.
Cela dit, pour en revenir à la déclaration de patrimoine, les députés ne se pressent pas. Plus exactement, des députés ne se pressent pas. Or, il est évident que les premiers législateurs qu’ils sont devraient être les premiers à se mobiliser pour montrer le respect des textes de loi en vigueur. Le cas échéant, le débat dépassera la politique. Il touche un problème de fond. Celui de la moralité et de la morale politique.
