Démocratie et Hypocratie
Madagascar est un pays en crise. Ce n’est plus une nouvelle. Les députés ont mis en accusation le Président de la République. Mais, apparemment, tout va rentrer dans l’ordre. Cela va être le calme après la tempête. On l’espère bien. Mais le mal est fait. Quels que soient les arrangements pris ou conclus, un climat de défiance et de méfiance est instauré entre l’Assemblée Nationale et la Présidence de la République. L’hypocratie à la place de la démocratie…
Cela dit, une mission du FMI est venue. Elle a vu. Elle est repartie. Comme toujours, avec la promesse d’un accord d’ici le mois d’Août. C’est-à-dire après les communales, si la conjoncture le veut.
Les caisses de l’Etat sont vides. Les recettes fiscales connaissent une contre-performance jamais égalée. Les impôts ne rentrent pas. Le Malgache vit, se nourrit de l’informel. Le constat de la mission du FMI est criant de vérité. L’Etat tire la langue…
Mais où sont les aides budgétaires promises ? Elles sont là et c’est tout. La crise politique, déclenchée par les députés, n’est pas de nature à encourager les Partenaires Techniques et Financiers à aller de l’avant. Sinon à trop s’engager. Bien sûr qu’ils n’ont rien à voir avec la motion de déchéance. Mais l’Union Africaine a soutenu financièrement et politiquement les assises nationales organisées sous l’égide du FFKM, elle a aussi une responsabilité à prendre étant donné que parmi les récriminations des députés figure le viol de la laïcité de l’Etat par le Président de la République. Une récrimination que ne partage pas la majorité des Malgaches. En quoi ce qui a été discuté et proposé lors de ces assises remet-il en cause la République et la laïcité de l’Etat ?
