Démocratiques ou non…
Les proches de l’ancien président de la Transition doivent s’inquiéter : les limiers ont une liste dans laquelle figurent plusieurs hautes personnalités qui ont gravité autour de l’ancien régime dont des militaires connus pour avoir collaboré de près ou de loin avec Andry Rajoelina. Le premier qui n’a d’ailleurs pas caché son aversion contre le régime actuel, le sénateur Lylison, commandant puis devenu rapidement colonel sous la Transition, a traîné derrière lui toute une flopée de partisans du TGV dont un opérateur économique, le présumé financier des actes de déstabilisation qui ont cours actuellement, un ressortissant français, un ancien Premier ministre et depuis hier, un ancien Chef d’Etat-major de l’Armée malagasy, le Général Ndriarijaona.
La liste comprend une cinquantaine de noms dont des anciens ministres, des opérateurs économiques indo-pakistanais, les fameux « karana », des militaires, des parlementaires qui siègent actuellement à l’Assemblée nationale, des particuliers dont de richissimes hommes d’affaires et… des journalistes. Ils ont occupé, pour la plupart, des postes à responsabilité sous la Transition. D’autres ont manifesté leur soutien de diverses manières à l’ancien homme fort de la Transition ou ont agi dans la discrétion tout en profitant des avantages induits du pouvoir.
Ces personnalités ont dû être informées des enquêtes ouvertes contre eux, même si ce n’est pas de manière officielle. Si les uns se trouvent encore à Madagascar, d’autres sentant le vent tourner ont préféré se rendre à l’étranger en attendant que passe la tempête. Dans une affaire de ce genre, les informations sont à prendre avec des pincettes et la présomption d’innocence est de mise. Si des noms ont été jetés en pâture sur l’espace public, l’opinion doit se rassurer que ces informations ont été recoupées et obtenues de sources dignes de foi. Les nommer ou non est confié à la discrétion des différents desks et des patrons de presse.
Ces informations doivent en tout cas servir à ceux qui ont quelque chose à se reprocher à se tenir sur leur garde. Ou aux autres de préparer leur défense au cas où. L’opinion, elle, a déjà fait son choix. Elle peut être pour ou contre les actes de déstabilisation actuels et approuver ou rejeter les mesures que le pouvoir a prises. En tout cas, le pouvoir utilise une de ses prérogatives : utiliser sa force là où bon lui semble et au moment qu’il juge adéquat. Tous les gouvernements du monde sont comme ça. Démocratiques ou non.
