Des dessous politiques
Que ce soit pour les étudiants des universités, des enseignants FRAM, du personnel de la Jirama ou de celui de la compagnie nationale Air Madagascar, leur mouvement ne peut être franc. Ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. En vérité, ce serait toujours les politiciens qui tirent les ficelles et qui financent les manifestations.
L’on ne peut que s’étonner si mercredi, les enseignants FRAM ont accepté l’offre du gouvernement de se mettre autour d’une table. Hier pourtant, ils sont redescendus à Anosy et ont été plus virulents que la veille. Selon des informations bien fondées, reçues à la fois des manifestants eux-mêmes que d’une source sûre, les leaders des FRAM se seraient entretenus avec un politicien qui n’est pas en odeur de sainteté avec le régime actuel et ils auraient décidé ensemble de poursuivre dans la rue leur manifestation au lieu de joindre Ambohitsorohitra où les attendaient les représentants de la Présidence.
Et c’est dommage pour cette corporation qui commencait à recueillir la sympathie de la population. Ses revendications sont justes et légitimes quoique leurs réalisations soient quelque peu difficiles face à la conjoncture actuelle. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible dit-on. Une table ronde, des discussions franches et sans arrière-pensée devraient résoudre une grande partie des problèmes, quitte à déranger certaines têtes malveillantes.
Sinon, on ne s’en sortira pas. Le pays n’a pas besoin de politiciens hypocrites, lesquels, pour des raisons bien évidentes, tireront profit d’une situation toujours instable. Le régime, s’il veut vraiment redresser la barre, devrait les démasquer et les dénoncer publiquement. Et d’un pour rassurer la population et éviter les fausses rumeurs qui se répandent ici et là, et de deux pour ne pas discréditer un mouvement social dont les acteurs ne devront pas être les dindons de la farce.
Les ensignants FRAM, qu’on le veuille ou non, jouent un rôle prépondérant dans le système éducatif malgache. Et il est tout à fait normal qu’il obtienne une certaine considération de la part de l’Exécutif.
