Des sénatoriales aux présidentielles
Rideau sur la COP 21. Un accord tant bien que mal. Au pays, le ton est à l’incertitude. TIM, MMM, MAPAR, LEADER FANILO… Ces partis donnent de la voix pour dénoncer ce qu’ils appellent irrégularités dans l’organisation technique des élections sénatoriales. Toujours cette histoire d’urnes et de liste électorale, évidemment.
Evidemment que le régime ne se laissera pas impressionner par ces raids médiatiques. A tort ou à raison, il maintiendra ses décisions et soutiendra celle de la CENI. La manière dont la CENI gère cette élection de salon plaît à l’Exécutif et la manière dont le régime traite ses nouveaux membres plaît aussi à la CENI. Bref, un échange de bons procédés et de renvoi d’ascenseur.
Mais cela a de quoi inquiéter les candidats aux sénatoriales qui ne sont pas d’obédience HVM. Mais c’est de bonne guerre. Les enjeux sont importants. Ceux qui sont en compétition contre le HVM, parti au pouvoir et disposant d’une large majorité de maires et de conseillers, ne se lasseront pas de critiquer ou de dénoncer les moindres failles, réelles ou imaginaires. Nous sommes en politique. Et lorsque des leaders d’envergure, comme Hajo Andrianainarivelo, Omer Beriziky, Marc Ravalomanana montent au créneau, cela signifie que les enchères vont au-delà des Sénatoriales.
Une frange de la classe politique d’opposition non déclarée sur le papier agit en ce moment pour disposer d’une famille et aussi de réseaux dans tous les secteurs d’activités : Ong, clubs de service, forces de sécurité, opérateurs économiques, diplomates étrangers. Au fil des jours, elle se constitue en une sorte de structure qui va se rendre prête pour l’alternance, douce ou brutale. On a aussi d’autres franges politiques ici et là et qui prennent forme dans la contestation.
Tout cela ne représente pas encore un danger imminent pour le régime pour peu qu’il arrive à jouer sur les divergences de ces entités. Mais les choses seront plus inquiétantes lorsque ces forces en parallèle agiront en concomitance. Pour se fondre en un seul mouvement à cause des dérives du régime. Ratsiraka et Ravalomanana ont connu cela, à leur époque.
