Déstabilisation
Les émeutes, les exécutions sommaires, les incendies et la chasse aux gendarmes se sont succédé ces derniers temps. Foulpointe tout d’abord, Vavatenina ensuite et Mahanoro à la fin pour la côte Est où des quartiers entiers ont disparu sous les flammes. A Mampikony, les gendarmes qui ont fait leur boulot dans les règles de l’art et selon la loi et qui allaient livrer des criminels aux mains de la Justice ont été pourchassés et pris pour cibles par une foule en furie.
La question qui se pose dans cette affaire de Mampikony est justement de savoir si les initiateurs de la vindicte populaire appartiennent vraiment au «vahoaka». Comme à Mananjary, il a suffi d’un cri venant de nulle part pour que le «vahoaka» ne procède à l’exécution de la jeune femme qui a profané un lieu saint dans cette localité. Et si l’incendie qui s’en est ensuivi dans un quartier de la ville n’a pas été accidentel mais voulu par des mains criminelles et des esprits torturés ? Pour exciter encore plus la population.
Le scenario d’une déstabilisation en règle est, peut-être, en marche, à quelques jours du sommet de la Francophonie. Comme les grèves et autres manifestations à caractère politique dans la capitale n’ont pas eu le succès escompté, d’autres voies sont testées et ces faits divers violents et sanglants apparaissent.
Signe de la détérioration de certaines mentalités : la destruction des infrastructures publiques. Viendra le jour où cette même population qui en aura assez des attaques des «dahalo» ou des bandits dans sa ville priera les autorités pour qu’elles en construisent de nouvelles pour assurer la sécurité. Et il est fort probable que lors des prochaines élections, les candidats aux présidentielles ou aux législatives promettront la réhabilitation de ces brigades de gendarmerie et prisons qui ont été détruites selon la «volonté populaire».
