Du foncier à la classe moyenne
L’événement à marquer d’une pierre blanche est la Semaine du Foncier. Pendant trois jours, sur la place de l’Hôtel de ville, on parlera foncier, on espérera foncier et on ne jurera que pour le foncier…
Le foncier est un sujet toujours d’actualité. Pour la première fois et en toute transparence, on ne peut que féliciter le ministère concerné pour cela, des dirigeants osent amener sur la place publique ce dossier.
Dossier chaud, dossier qui ressemblait à la boîte de Pandore dans le passé et même dans le passé récent. La population malgache est divisée en deux : les propriétaires terriens et les non propriétaires. Quoiqu’on a jamais pu savoir quand, comment, pourquoi vous êtes le propriétaire d’un terrain. Cela remonte aux temps immémoriaux.
Dans la Capitale, un once de terrain s’acquiert à prix d’or. Le M² à 400 000 ariary dans certains quartiers dits résidentiels, du jamais vu.
Derrière le terrain, l’immobilier. Les riches préfèrent investir leur argent dans l’immobilier. Et il paraît que plus le temps passe, plus leur valeur locative ou marchande augmente.
Les régimes qui se sont succédés ont tenté des opérations « maisons bon marché ». Les promoteurs érigent des habitations économiques et ils les vendent à des prix très abordables. Ces habitations se présentent sous forme de petites villas. Elles sont regroupées sur un site pour former une cité.
Ces opérations n’ont pas eu le succès escompté. Pourquoi ? Elles étaient destinées à une catégorie sociale, tuée par la crise : la classe moyenne. Or, c’est cette classe moyenne qui, dans un pays qui se reconstruit, constitue la cheville ouvrière. C’est cette classe qui agit, qui élit et se responsabilise en tant que citoyen producteur et générateur de valeur ajoutée.
