Du kere à la famine
Kere, famine, insécurité alimentaire. Sous-alimentation… Peu importe la désignation et le qualificatif, la situation est grave dans certaines localités du sud de Madagascar.
Il est utile de rappeler que cette situation de précarité alimentaire n’est pas nouvelle. Depuis 1970, le sud de Madagascar a souffert de cette situation, causée surtout par les aléas climatiques. Le manque de pluviométrie a toujours été une des causes des difficultés rencontrées sur place en matière de développement agricole. Tous les régimes qui se sont succédés n’ont pas réussi à déployer une stratégie adéquate. Pire, les grandes cultures de coton, de pois du Cap, ont pratiquement disparu. Les tragiques événements politiques de 1971, du temps de Monja Jaona, étaient liés à cet état des lieux dramatique pour les populations locales… L’opération Eau dans le Sud, avec l’appui japonais, avait été lancée. Et cela continue. Les organismes internationaux, ONG et organismes publics, multiplient les aides. Mais la montée du phénomène Dahalo va corser davantage les choses. Comment s’y prendre avec le « deep south »? Et pourtant, les grandes vallées dans le Sud présentent, sur le plan minier, des opportunités insoupçonnables. Il est intolérable et inconcevable que le Sud ne puisse pas bénéficier des retombées de l’exploitation du saphir, des émeraudes et autres, effectuée dans cette région. Tout cela repose sur la volonté politique et une meilleure redistribution des richesses et des investissements. L’Etat a commencé un vaste projet de développement rural dans le Sud-Ouest avec le soutien de la BAD. Il faudrait d’autres projets du genre dans les autres endroits. Le tout appuyé par une politique d’irrigation d’eau. Mais il faut aussi parer au plus pressé : sauver du kere les populations locales. Mais qu’elles soient aussi rassurées, le kere est généralisé. Dans d’autres régions de l’Ile, on a tout. Sauf de quoi acheter.
