En 2009 on pouvait tout se permettre
Six mois avec sursis pour Jean-Pierre, le meneur du mouvement estudiantin à l’Université d’Ankatso. La justice a donc estimé qu’il y a eu faute de la part de ce jeune homme, présenté comme un héros, victime de brutalités policières. L’affaire a pris une autre dimension depuis que les Etats-Unis ont pris position officiellement. Ils ont demandé une enquête sur les forces de l’ordre qui ont commis cet usage excessif de forces.
Evidemment que ceux qui soutiennent Jean- Pierre et ceux qui sont contre le régime actuel sont mécontents du verdict. Ses avocats vont-ils interjeter appel ? Le problème est que la grève a été déclarée en reponse à la suspension des cours décidés par le SECES. Mais apparemment, le SECES boit et l’Etat trinque. A noter cependant ceci : le SECES a le droit de réclamer l’application des décrets déjà établis. C’était en 2009, du temps de la transition.
A cette époque, on pouvait tout passer et voter. Il n’y avait ni FMi ni UE et autres entités étrangères pouvant nous faire pression. A cette époque, le populisme était le maître- mot pour que la cause soit entendue. Madagascar est rentrée dans ce qu’on appelle l’orthodoxie financière. Et tout redevient normal. C’est-à-dire, on revient à la case pauvreté. Les caisses de l’Etat sont vides. Pour payer la hausse due aux enseignants chercheurs, à cause de la revision de leur grille indiciaire, il a fallu pomper dans les primes d’autres fonctionnaires. Ce qui crée en soi un potentiel nouveau pôle de revendication.
Pour l’heure, la seule rentrée d’argent de l’Etat est constituée par les recettes fiscales et douanières. C’est le secteur privé, autrement dit, qui tient un rôle de premier plan en attendant les aides budgétaires des bailleurs de fonds qui, eux, attendent la conclusion d’un accord officiel de Madagascar avec le FMI.
