Madagascar produit chaque année 100.000 tonnes de litchis sur l’étendue du territoire national. Seulement 20.000 tonnes sont exportés vers l’Europe, principale destination de ce fruit tropical. Les mangues murissent et pourrissent souvent sur le long de la route nationale 4 reliant Antananarivo et Mahajanga faute de consommateurs. Nos vanilles s’exportent en brut sur des gousses. Nos saphirs, émeraudes et rubis sont exportés bruts sans aucune transformation dans notre pays. Tout ceci pour dire que nous avons des produits de consommation et des produits de luxe qui peuvent bien être transformés localement.
Madagascar est encore un pays d’opportunités à fort potentiel économique. La transformation à outrance est impérative pour que les générations futures puissent bénéficier d’un emploi stable dans un premier temps et donner un nouveau souffle à la trésorerie de l’Etat à travers les impôts qui seront générés par les industries et entreprises de transformations pouvant être créées. Cependant, le blocage est réel lorsque les petits exploitants n’arrivent pas à monter leur propre modèle économique pour mettre en valeur ces potentiels.
L’audace et la détermination. Ce sont deux mots qui manquent dans notre pays. Le goût du risque ne se lit pas sur l’attitude de nos opérateurs économiques. Ce qui laisse ainsi la place aux étrangers et aux investisseurs internationaux. Ce n’est pas l’Etat, rappelons-le, qui va mettre en place des structures industrielles. Ce n’est pas du tout son rôle et d’ailleurs Madagascar ne vas pas revenir en arrière et revivre l’ère communiste. En revanche, l’Etat doit stimuler les acteurs et soutenir les initiatives visant à accélérer l’installation d’unités de transformation pour n’en citer que la mise en place d’une politique monétaire adéquate ou soutenir activement les créations de petites unités industrielles.
Cette audace et cette détermination doivent provenir de chaque citoyen et notamment de nos opérateurs locaux afin que cette culture de transformation de nos produits puisse s’imposer à l’ère où l’Afrique migre dans une période d’industrialisation à outrance et dans une intégration régionale plus que jamais solide.
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