En toute transparence
Il y a une affaire dénommée « Trésor Public ». Tout a (publiquement) commencé le jour où les employés de la Direction du Trésor de la Capitale ont convoqué les médias pour déclarer qu’ils s’opposaient au déblocage de 44 milliards d’ariary, demandés par le ministre d’Etat Rivo Rakotovao. Leur argumentation repose sur la défense de l’orthodoxie financière et le respect des règles en matière de déblocage des deniers publics. Une déclaration aussitôt soutenue par des députés de l’Opposition lors d’un entretien de presse, tenu presque au même moment.
Le ministre d’Etat a réagi arguant qu’il n’est pas au courant de cette affaire. Tout comme le nouveau Ministre des Finances et du Budget. Mais le fait est là : il y eut limogeage, il y a donc une affaire « Trésor public ». Qu’on l’explique clairement et publiquement, en toute transparence.
Il y eut des réactions, bien entendu. Mais les observateurs, pas dupes, subodorent d’autres enjeux. Plus profonds. Plus politiques. Et Mr Orlando Robimanana et quelques cadres du MFB dont le SG Mme Vonintsalama Andriambololona se trouvent dans la ligne de mire. Le contrôle des deniers publics constitue un grand enjeu. A l’approche des joutes électorales. Les employés du Trésor Public ont observé une grève de contestation. Ou de solidarité.
Les grèves et les sit-in ne sont que la face visible de l’iceberg. Dessous, nous avons affaire à des luttes politiques et financières terribles. Car, depuis des décennies, s’est constituée une sorte de mafia administrative qui arrivait à détourner des milliards impunément.
