Enfin une réaction
Le gouvernement a décidé de réagir contre les séries de kidnappings, et, notamment,après l’assassinat horrible d’Annie, une adolescente de 14 ans, par ses ravisseurs à Toamasina. Aux dernières nouvelles, une réunion s’est tenue hier à Mahazoarivo pour décider des mesures à prendre face à ce phénomène qui commence à gagner du terrain à Madagascar.
Les kidnappings, ces derniers temps, se terminent souvent d’une manière tragique, les ravisseurs n’hésitant pas à mettre leur menace à exécution en tuant leur (s)otage (s). Le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps le problème en, selon la terminologie classique, mobilisant tous les moyens.
Néanmoins, le gouvernement bénéficie de quelques circonstances atténuantes, notamment sur la décision des proches des victimes d’exclure une collaboration avec les forces de l’ordre et de régler eux-mêmes leurs problèmes. Ce qui implique dans l’inconscient collectif une sorte de désintéressement, voire une indifférence totale face aux peurs et aux angoisses de l’entourage des victimes. A ceci s’ajoute les commentaires des médias qui qualifient souvent les faits de « réglements de comptes ».
Mais depuis le 23 novembre, tout a changé. Cette fois-ci, les victimes sont des ressortissants Malgaches, des enfants de surcroît. Les donnes sont différentes : quand bien même, ce sont des « gosses de riches » et que leurs parents soient des opérateurs dans la filière controversée des « bois de rose », l’opinion s’est émue et suit attentivement l’évolution des recherches et des derniers faits. Elle s’est déclarée scandalisée de la mort de la petite Annie qui a été arrachée à l’affection des siens d’une manière brutale et barbare.
Le gouvernement ne peut plus rester les bras croisés. En tant que pays souverain, Madagascar ne doit et ne peut pas laisser se dérouler de tels faits sur son sol. Pour que ceux qui nous regardent ailleurs ne taxent l’immobilisme du gouvernement comme une complicité avec les cerveaux des affaires de kidnapping et pour que ne se justifient pas les rumeurs qui avancent que les commanditaires gravitent dans les hautes sphères du pouvoir.
Des observateurs n’ont pas manqué de remarquer que les attaques contre les banques ou les kidnappings coincident souvent avec une importante échéance électorale. Ces attaques ont été nombreuses lors des scrutins présidentiels ou législatifs et dernièrement, lors des Communales. Les rançons que les proches de victimes ont payées serviraient à financer les campagnes électorales.
A méditer…
