La Constitution de la IVè République sera-t-elle retouchée par celui qui va remporter les présidentielles ? Une question qui ne sera sans doute pas ignorée par les deux candidats finalistes à cette course. Il ne faut pas oublier que ladite Constitution n’a pas donné la latitude au Chef de l’Etat et encore moins au sens même du vote. Le processus de développement du pays ne pouvait pas s’adapter avec cette loi fondamentale parsemée d’embûches pour l’Exécutif. Pour nommer son Premier Ministre, le Chef de l’Etat doit se fier à l’Assemblée Nationale, et encore l’ambiguïté a pris les devants dans l’interprétation des textes. Ce qui a contraint le Chef de l’Etat, à plusieurs reprises, à céder sur plusieurs cas nécessitant une décision ferme et rapide.
Certes, le parachèvement du retour à l’ordre constitutionnel n’est pas arrivé à son terme. Il ne faut pas oublier que les élections des Chefs de Région et des Conseillers Régionaux, des Chefs de Province et des Conseillers Provinciaux, qui devront aboutir à la réorganisation du Sénat sont demeurées lettres mortes. Les parlementaires de la Chambre Basse du parlement, appuyés par des hommes politiques pressés de briguer la Présidence, ont choisi de s’attaquer à la tête. Voilà que les collectivités décentralisées ne sont pas installées comme il se doit.
Maintenant, l’heure est à la révision du système dans son ensemble. Comment ajuster cette Constitution aux réalités du pays ? Une Constitution qui priorise la formation professionnelle, mais qui ne fait pas de l’Education de base une obligation. Le temps de préparation et d’organisation d’élections, prescrit par cette loi fondamentale alors incohérente avec la réalité, pour n’en citer également le cas de la plénitude de mandat d’un Président élu, est encore susceptible d’interprétation. En somme, un toilettage s’annonce irreversible. Les deux candidats vont-ils avancer vers une retouche ? Si la réponse est «oui», c’est qu’elle doit faire l’objet de la campagne, sinon chacun d’eux va tailler à sa mesure cette Constitution.