Et revoilà les kidnappings
Retenu par ses ravisseurs pendant 4 jours, Shane Kourdjee, le fils d’un opérateur « karana » d’Antsirabe, a eté libéré par les forces de l’ordre dans la matinée de mercredi. Mais dans la soirée de mardi, une autre bande s’est attaquée au propriétaire de la Quincaillerie Ny Atsimo à Andravoahangy, enlevé puis emmené dans un endroit encore inconnu.
Les rapts concernent la plupart du temps des ressortissants « karana » ou indo-pakistanais parce qu’ils sont tout d’abord riches et parce que, souvent, la Police ou la Gendarmerie est tenue écartée de l’affaire, rendant plus facile les tractations sur le paiement des rançons.
Ca, c’est la pointe de l‘iceberg. En dessous, c’est un noir abyssal. L’on pense souvent que la multiplication des enlèvements est relative à la conjoncture politique. Les cerveaux seraient des politiciens qui veulent réunir un fonds de campagne en vue d’une élection. D’autres avancent qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre « karana » pour des dettes ou des extorsions de fonds. Les enquêtes ouvertes aboutissent souvent à des impasses du fait que les proches des victimes, soucieux de l’intégrité des leurs, ne s’ouvrent que rarement aux policiers. Dans la plupart des cas, les auteurs des kidnappings ne sont que des exécutants qui ignorent tout de leur commanditaire.
Pour un responsable politique, les enlèvements qui ont cours actuellement sont des actes de déstabilisation pour jeter le discrédit sur le régime à quelques mois des sommets de la COMESA et de la Francophonie.
Les enlèvements, d’ailleurs, ne font pas trop ciller les Malgaches sauf quand ils concernent un de leurs concitoyens. Déjà, la communauté « karana », très fermée, se complait dans son isolement. Ensuite, il semble que dès qu’une affaire est réglée, l’exigence des ravisseurs est le silence complet sur ce qui s’était passé. Autrement dit, les affaires de kidnappings ne concernent que cette communauté. Le hic, c’est qu’une grande majorité de ses membres ont la nationalité française. Et la France, quand il s’agit d’un de ses citoyens, exige que des enquêtes soient ouvertes et que l’on connaisse les résultats. L’on ignore si les policiers que ce pays envoie à Madagascar bénéficient d’une quelconque faveur de la part des victimes et de leurs proches et s’ils ont réussi à dénouer une de ces affaires de rapt. On est tenté de répondre par la négative, sinon, cela se saurait…
