Et si je suis nommé ministre… ?
Des cœurs doivent bien battre dans certaines chaumières. Les consultations battent leur plein à l’Hôtel Colbert et les CV s’accumulent sur la table du nouveau Premier ministre, Roger Kolo. Ils sont nombreux à se sentir l’âme d’un ministre et à postuler, au vu de la ruée à Antaninarenina au début de cette semaine.
Eh oui, comme le gouvernement sera d’ouverture, les portes de l’Hôtel Colbert ont été béantes pour laisser entrer ces candidats, qui à un poste ministériel, qui à un haut emploi de l’Etat. Le fait est assez cocasse puisque nulle part ailleurs, l’on ne trouvera un gouvernement dont les membres se font par appel d’offres.
Les observateurs ont-ils raison de penser que ce qui se passe actuellement à l’Hôtel Colbert n’est que de la poudre aux yeux ? Il est en effet invraisemblable qu’en deux mois et demi de cogitation, le président de la République n’ait pas encore, même en esquisse, les noms des membres de son gouvernement, lesquels seront les exécuteurs de son programme.
Et ceci d’autant plus qu’il a lui-même annoncé, lors de la cérémonie de présentation du Premier ministre, que « ca suffit (les tergiversations), il faut aller de l’avant ». La nomination des membres du gouvernement devrait se faire cette semaine, au plus tard vendredi, selon une source digne de foi. Ce qui signifie que le nouveau PM n’aura même pas le temps d’éplucher tous les dossiers sous ses mains avant la date fatidique.
Il est, certes, difficile de dénicher l’oiseau rare et, peut être, que parmi ces postulants, il y en aura un ou deux qui feront l’affaire. Ils sont peut être animés d’une bonne foi et d’une volonté de contribuer au développement du pays. Mais il est humainement impossible au Premier ministre, vu le laps de temps qui lui est accordé, de se laisser convaincre par les boniments d’un candidat qu’il n’aurait reçu qu’une trentaine de minutes au maximum.
Alors, ces candidats peuvent toujours rêver de bureau ministériel, de cabinet, de cortège officiel, de gardes du corps, de domestiques, de limousines et de crédits de téléphones illimités. Les carottes ont été cuites depuis longtemps. Il leur faut attendre… un hypothétique remaniement.
