La leçon de démocratie et celle de la politique doivent-elles provenir de l’étranger ? Faut-il que la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), ou l’Union Africaine, ou l’Organisation Internationale de la Francophonie, ou encore les Nations Unies interviennent pour ramener les politiciens à la raison? Des questions qui reviennent lorsque les interventions de ces instances internationales surviennent quand les acteurs malagasy n’arrivent pas à se mettre sur la même longueur d’onde. A preuve, il a fallu l’intervention de ces instances internationales pour que Madagascar puisse se remettre de crises politiques récurrentes. En 2002, l’intervention de l’Union Africaine, conduite par Amara Essy, s’est soldée par le rétablissement d’une crise postélectorale. En 2009, la SADC et l’Union Africaine, conduites par Jean Ping, ont mené de multiples médiations pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel 5 ans plus tard. Mais il a fallu que les chefs de parti de l’opposition soient interpellés par les instances internationales pour ramener à la raison leurs parlementaires. Ces derniers qui n’ont pas eu gain de cause de leurs patrons respectifs après les manifestations incitant aux mouvements de rue. Mais plus récemment, c’est la Haute Constitutionnelle qui a pris les devants. Cette fois, la Communauté Internationale s’est tue sur une menace d’embrasement de la conjoncture politique suite à un référendum décidé à la hâte. La HCC qui a avisé l’abandon de l’initiative de l’Exécutif et du Président de la République de modifier la Constitution.
L’examen de conscience de chaque acteur s’impose. On a toujours demandé à ce que nous soyons beaucoup plus indépendants dans nos décisions, mais nous ramener à la raison demeure encore difficile. L’appel à la violence est toujours présent dans les propos des politiciens. La violence verbale qui est toujours visible dans les expressions des fanatiques sur les réseaux sociaux. Un moyen qui a souvent marché en période électorale en vue de briguer un mandat par la voix de la rue. On n’est plus dans cette vision d’une démocratie directe qui est souvent dévastatrice sur le plan économique. Il ne faut pas oublier que la mondialisation n’est pas uniquement économique, elle touche le volet politique. La protection des investissements nous oblige à nous ressaisir davantage. Les dirigeants et leurs opposants ont, respectivement, une responsabilité dans la gouvernance du pays.
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