Hier bourreau aujourd’hui victime
La suggestion du Président de la République et la décision du ministre d’Etat a été saluée par les Etats-Unis. En fait, les USA ont été presque les seuls membres de la Communauté Internationale à réagir à propos de cette affaire qui empoisonne les relations entre l’Etat et la presse. Une certaine presse plus portée au militantisme. Hier bourreau aujourd’hui victime…
« L’incarcération systématique, sur la base d’une loi utilisée malheureusement à maintes reprises pendant le régime putschiste précédent pour réprimer les médias, n’est pas la bonne méthode pour la promotion de la vérité, et ne reflète pas les engagements de Madagascar sur les droits de l’homme. La résolution d’un différend peut être mieux réalisée grâce à un dialogue ouvert et à un engagement entre le gouvernement, les médias et le public. Ce discours civique est essentiel pour une démocratie saine. ». Les Etats-Unis n’ont pas manqué de pointer du doigt la transition. Et de rappeller que « la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme a déclaré en 2012 que la diffamation devrait être traitée comme une affaire civile, plutôt que pénale. » Le mieux est de recourir à « un dialogue ouvert ».
Des incidents de ce genre n’auraient pas dû avoir lieu. Les journalistes ont besoin de revenir à l’orthodoxie de leur métier. Ce métier nécessite une éthique. Et peut être dans la délivrance de la carte de journaliste, il faudrait trouver une astuce pour exiger le respect de cette déontologie. L’information se met au service du plus grand nombre et non au service d’autre chose aux objectifs inavouables.
Dans cette affaire, n’oublions pas l’appareil judiciaire. En fait, c’est lui qui décide l’incarcération ou la relaxation. La plainte est retirée mais le mal est fait : des personnes sont diffamées et deux journalistes ont goûté les cellules d’Antanimora.
