Il a osé
Une polémique est née après un incident tragique intervenu sur la RN 7 au niveau d’Andranomanelatra dans la nuit de vendredi à samedi. Un gendarme a tiré sur un taxi-brousse tuant une personne et blessant trois autres, tous des passagers. Les circonstances de l’accident diffèrent selon les sources. Pour le conducteur du taxi-brousse, il s’est arrêté et le gendarme, après lui avoir posé des questions sur un défaut technique de sa voiture, a volontairement visé la tête d’un voyageur assis derrière lui. Pour la Gendarmerie nationale, selon un communiqué, legendame a tiré parce que le chaufeur du taxi-brousse n’a pas obtempéré aux avertissements lancés à son endroit, préférant accélerer que s’arrêter.
L’enquête déterminera qui a tort ou qui a raison. Mais le fait est que le gendarme en question a pris ses responsabilités en tirant. Il doit donc les assumer. Seulement, il a fait feu sur un véhicule de transport en commun. Le bilan aurait pu être plus lourd si… Et de deux, il fallait des circonstances particulières pour qu’un élément des forces de l’ordre puisse ouvrir le feu. Il doit tout d’abord attendre un ordre de ses supérieurs ou que sa vie ou celle de ses compagnons soient menacées. Il peut réagir en état de légitime défense. Or, la présomption de menace n’est pas ici fondée puisque le véhicule a déjà passé tous les barrages précédents et aucun de ses passagers n’a sorti une arme ou autre chose qui aurait pu constituer un danger au moment des faits. Dernier élément à charge, il a tiré sur un véhicule en mouvement, donc la probabilité d’atteindre sa cible est d’autant plus diminuée.
Les éléments des forces de l’ordre malgaches sont célèbres pour avoir la gâchette facile. Si facile que lors d’un affrontement avec des bandits, ces derniers en sortent rarement vivants. Les uns diront qu’un bandit en moins sur terre… mais d’autres avancent que c’est à cause de cela qu’ils sont de plus en plus téméraires et qu’ils n’ont aucune pitié envers leurs victimes lorsqu’ils commettent leur forfait.
En tout état de cause, la Gendarmerie nationale ne sortira pas grandie de cet incident qui a coûté la vie d’un « mpiandry » de Manolotrony et blessant deux autres personnes, des victimes innocentes d’une bavure, quoi qu’on en dise. Le gendarme, quand il a appuyé sur la gâchette, sait pertinemment que sa balle pourrait tuer quelqu’un. Mais il a osé
