Instabilité politique et morosité économique
La Croissance économique de Madagascar pour 2015 est révisée à la baisse. Une contre-performance expliquée par de nombreux facteurs. La plus grande cause est certainement les conséquences des cyclones et de la… sécheresse qui ont durement frappé des zones à haute productivité agricole. Plus particulièrement, les cyclones, marqués par de fortes précipitations ont grandement compromis la récolte rizicole. La seconde cause est le nombre peu élevé d’investisseurs privés. Les investissements directs étrangers sont de nature à booster la croissance économique d’un pays. Le climat des affaires ne prête pas encore à la confiance. Les opérateurs étrangers attendent une sorte de signal. Celui de la stabilité politique, d’un climat juridique crédible et d’une garantie en matière de sécurité à la fois physique et financière. Cette seconde raison est liée à la politique en général. La procédure de déchéance du Président de la République a, par exemple, été un coup d’arrêt aux affaires.
C’est l’attitude de la Communauté internationale qui est mesurée par les investisseurs étrangers. Ils proviennent des pays amis de Madagascar. Et c’est leurs ambassades et représentations consulaires qui sont les premières à les renseigner sur le pays hôte. Entre ce que les ambassadeurs disent officiellement (toujours de bonnes choses, en général) et ce que les conseillers politiques, économiques, leur décrivent, il y a souvent une grande différence.
Mais c’est le FMI et la Banque Mondiale qui s’érigent en de véritables métronomes économiques. D’où l’importance de conclure un accord avec le FMI. Et d’entretenir de bonnes relations avec la Banque Mondiale.
Evidemment que nous parlons des opérateurs classiques, c’est-à-dire venant des pays occidentaux. Pendant une trentaine d’années, on ne jurait que par les bailleurs de fonds traditionnels, eux-mêmes issus de l’économie de traite régissant l’ordre mondial d’après-guerre. En clair, ce système n’a pas favorisé les explosions économiques dans les pays nouvellement indépendants. Bien au contraire. C’est là le nœud gordien. C’est le profit et non la démocratie qui crée le développement.
