Point de vue : La contraception, un moyen de combattre la pauvreté

Peu de femmes malgaches ont recours aux méthodes contraceptives. Les statistiques du ministère de la santé publique avancent que 41% des femmes malgaches, entre 15 et 49 ans, utilisent aujourd’hui des moyens de contraception modernes. 16,4% désirent les utiliser mais ne savent pas comment. Or, le taux de mortalité maternelle reste très élevé à Madagascar. Selon les autorités, en moyenne 10 femmes meurent chaque jour en couches ou des suites de complications liées à leur grossesse. Dans la plupart des cas, les décès maternels sont associés aux grossesses trop rapprochées ou trop nombreuses. Les grossesses précoces sont également mises en cause, notamment dans les zones rurales et enclavées où les jeunes filles tombent enceintes à 11 ou 12 ans.
Les autorités justifient la fréquence des grossesses par le faible taux d’utilisation des méthodes contraceptives. En moyenne, les femmes malgaches ont 5 enfants, alors que les complications surviennent en général lors de la quatrième gestation.
En 2021, ce niveau est remis en question. Dans la conjoncture actuelle, la contraception joue un rôle prépondérant au niveau social et économique. Dans les pays pauvres, comme Madagascar, une prise de conscience est en cours, nourrie par l’inquiétude de l’effet de la démographie sur la dégradation de l’économie, de l’environnement et du climat, ainsi que les crises alimentaires. Ce regain d’intérêt replace la contraception au cœur du développement, réaffirmant son impact positif contre la pauvreté.
A l’occasion de la journée mondiale de la contraception, célébrée chaque année le 26 septembre, le ministère de la santé publique a lancé un appel à la vulgarisation des moyens de contraception, qui constituent une solution permettant de réduire le taux de mortalité chez la mère et l’enfant. Cela permet d’éviter les grossesses précoces, non désirées, tardives et trop fréquentes. Plusieurs défis restent toutefois à relever pour faciliter l’accès à la planification familiale à Madagascar, pour ne citer que les défis culturels, l’insuffisance de moyens pour son déploiement dans tous le pays et le manque de personnel qualifié.

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