La déstabilisation en marche
Des rumeurs de coup d’Etat se sont propagées samedi dernier, faisant état de réunions et de messes noires dans certains quartiers de la ville. « Il n’y a pas de fumée sans feu », dit-on. Même si ce ne sont que des rumeurs, la mobilisation militaire qui s’en est ensuivie prouve que la menace, même si elle n’est pas fondée, est sérieuse.
Des sources militaires ont affirmé qu’effectivement, les renseignements collectés ici et là montrent que des manœuvres enclenchées depuis le divorce entre le régime et le Mapar, son principal soutien lors des élections présidentielles, visaient à déstabiliser le régime. Les Iles éparses, la réconciliation nationale menée par le FFKM, les grèves, les problèmes de la Jirama, et dernièrement Soamahamanina sont autant d’éléments qui ont servi aux adversaires du régime pour déclencher un mouvement dont la finalité est le départ du président de la République. Le mode opératoire est similaire à celui de 2009 : provoquer des manifestations populaires, provoquer les forces de l’ordre pour qu’il y ait répression (sanglante), retourner une partie de l’armée et prise du pouvoir.
Ce qui se passe à Soamahamanina actuellement ressemble aux manifestations sur la Place du 13 mai en 2009. Jeudi prochain, jour de marché dans cette localité, une autre descente sur la RN1 est prévue par les «habitants ». Ils seront encore confrontés aux éléments des forces de l’ordre et se comporteront en « martyrs de la lutte pour la sauvegarde de la terre des ancêtres ». Le scenario probable est, soit la dispersion de la foule par des jets de grenades lacrymogènes, soit le refus par les hommes en treillis d’obéir aux ordres de leurs supérieurs… Vous connaissez la suite.
L a guerre de communication est déjà lancée sur Facebook et les autres réseaux sociaux. Les images montrant la façon dont les éléments de l’Emmoreg traitent les manifestants sont diversement commentées mais les commentaires tendent souvent à condamner la violence des militaires et ses conséquences : blessures, larmes…
La déstabilisation est en marche, à quelques semaines du sommet du Comesa et de celui de la Francophonie. On s’en souvient, Marc Ravalomanana a du quitter le pays alors que celui-ci a été désigné pour accueillir ce même sommet de la Francophonie et celui de l’Union africaine. L’histoire est-elle un éternel recommencement ?
