La FFKM sollicitée
Les choses évoluent. Marc Ravalomanana a réussi à faire bouger les choses. Personne ne sait où il est retenu, pour le moment. Mais on le dit en sécurité. Par rapport à qui et à quoi ? La question qui se pose est ceci : est-ce que c’est le bon moment ? Pour lui, c’est toujours le bon moment, pour le régime en place, la réponse est non. Cela veut dire qu’il n’est pas encore en mesure de garantir la stabilité. Et que Marc Ravalomanana représente le facteur inconnu. Le cacher quelque part (Mahajanga, Morondava, ou ailleurs…) n’est pas la meilleure solution. Cela ne fera que mousser encore les choses. Cela entretiendra le suspense et le feu.
En victimisant de la sorte Marc Ravalomanana, le régime joue exactement son jeu. Il s’attire la sympathie, il fait basculer le régime dans l’anti-droit de l’homme, alors que des projets sont en cours, comme l’AGOA, mais ils sont fortement dépendants de la promotion des libertés fondamentales. Rien ne vaut la transparence et c’est un signe fort que, contrairement à une certaine opinion véhiculée, le régime n’est pas aux abois et que l’Etat de droit est là.
La famille Ravalomanana dénonce l’arrestation de « Ramose ». Pour elle, c’est un « kidnapping » et elle appelle à la médiation de la FFKM et prône la réconciliation nationale. Les partisans du régime n’ont pas manqué de critiquer le recours à l’illégalite, commis par l’ancien Chef d’Etat qui, dans ses premières déclarations, a occulté le mot « dialogue ».
La Communauté internationale est mise devant ses responsabilités. A force de faire pression pour le retour des exilés politiques, elle doit assumer avec ce retour inopiné et en catimini de Marc Ravalomanana. Une réunion des diplomates, en poste à Madagascar, s’est tenue hier. Visiblement, l’unicité de vues est de façade. Les chancelleries ont des positions nuancées. Voire, contradictoires.
Il est inconcevable qu’aucune ambassade ne fût au courant de ce retour impromptu. A d’autres ! Marc Ravalomanana est un exilé dont les faits et gestes sont suivis par les autorités sud-africaines et par la SADC. Et surtout, par les Américains. A partir de là, toutes les supputations sont possibles. Et des observateurs semblent enclins à croire que la journée d’avant-hier n’aurait pas dû se passer de la sorte. Pourquoi ? Le ton de Marc Ravalomanana était provocateur, comme pour allumer quelque chose ou pour esquisser un signe…
