La Grande muette et le changement
On s’attend, dans les prochains jours, à un renouveau de l’Armée. Tous les chefs militaires et de la Gendarmerie seront, semble-t-il, remplacés systématiquement. Au nom de l’alternance et au nom du changement. La Police nationale a donné le ton avec le renouvellement de tous les directeurs.
Cette volonté de changement est exigée par le contexte. Le nouveau contexte. L’Armée a un nouveau Chef suprême et Hery Rajaonarimampianina a déjà exposé les grandes lignes de sa vision de l’Armée, pour ce qui est de son mandat.
Les gros pontes qui ont dirigé l’Armée durant la transition en étaient, à l’évidence, les principaux défenseurs. La transition a été rude, voire, violente pour les Opposants. Et on notera que la crise a gangréné les Forces armées. Il y eut des mutineries et des tentatives de coups de force…
Au sortir de la crise politique, nous avons une Armée tiraillée et traumatisée par des divisions et des querelles de hiérarchie. Cela a peut-être échappé au grand public, mais l’œil averti sait que, par plusieurs fois, Madagascar était au bord de l’affrontement ouvert entre les Forces de l’ordre. Pourquoi ? Parce que le pouvoir de la politique et de l’argent est entré dans les casernes.
Il est temps que notre Armée retrouve sa dignité et son unité. Il est urgent de la dépolitiser pour que les libertés démocratiques ne soient plus l’otage des baïonnettes. Il est obligatoire que les règles du métier prennent le-dessus de toutes autres considérations. L’Armée n’est pas uniquement la gardienne des valeurs républicaines. Elle doit refléter les valeurs tout court.
