Le sujet relatif à la liberté de la presse refait surface. Ces derniers jours, l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) a interpellé les autorités pour dénoncer la main mise de l’exécutif dans les affaires de cet ordre professionnel. C’est entre autres le cas de la future organisation de l’élection des nouveaux membres de bureau. Près de 1.500 détenteurs de la carte professionnelle vont élire prochainement leur président. L’OJM sera désormais composé de vice présidents régionaux issus des 22 régions de Madagascar selon le nouveau texte sur la communication. Une situation qui déstabilisera le monde du journalisme à Madagascar puisqu’il ne faut pas oublier que le métier de journaliste n’est pas représenté équitablement dans toutes les régions. De même, la presse écrite et la presse en ligne sont quasi inexistantes dans ces zones. Par ailleurs, les journalistes d’Etat, à savoir ceux de la TVM et de la RNM, constituent majoritairement ce corps. Un déséquilibre qui va sans doute imposer l’hégémonie de l’Etat voire une main mise du gouvernement sur l’indépendance de cet ordre professionnel.
Un sujet tabou annoncent certains acteurs qui, il faut aussi le reconnaitre, se désolidarisent de la cause commune, celle d’arriver à une indépendance totale de l’OJM où l’Etat ne peut interférer, au même titre que pour l’ordre des avocats ou des médecins.
Mises à part les différentes poursuites contre des éminents journalistes politiques que sont Harry Laurent Rahajason et Joahary Ravoajanahary, qui surviennent subitement en période de crise sanitaire, la situation semble menaçante. La mise en place de la commission de délivrance de la carte professionnelle des journalistes et celui de l’élection du bureau de l’OJM va dans le mauvais sens et va même à l’encontre de la liberté de la presse.
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