La pandémie du coronavirus commence à engendrer des conséquences négatives à Madagascar. Pertes d’emplois, insécurité urbaine, défaillance du système de santé, critiques politiques, … tels sont entre autres les signes négatifs de ces dernières semaines. Faute de visibilité, des opérateurs économiques se trouvent dans l’obligation de suspendre, voire d’arrêter leurs employés. Des centaines de milliers de salariés se trouvent ainsi vulnérables : une partie ne perçoit plus de salaire, d’autres ne sont payés qu’à moitié. Les transporteurs, les industriels, les commerçants ou aussi les exportateurs sont les plus touchés par le confinement imposé par l’Etat. Ce n’est pas avec des paroles et de l’eau fraiche que ces victimes vont pouvoir nourrir leurs familles. Il faut du concret. Il faut de l’espèce sonnante et trébuchante pour remplir la poche vide qui est primordial à la survie du foyer.
Déjà, ventre affamé n’a pas d’oreille, qu’en sera t-il si en plus cette oreille ils trouvent des moyens nécessaires à la survie de leur foyer.
Attaque à main armée, vols à la tire, vols avec effractions, recrudescence des pickpockets, meurtres, … Ce sont tous des crimes punis par la Loi qui deviennent le quotidien des malgaches. Comme si la loi de la jungle tend à prendre de plus en plus de place dans les grandes villes du pays et notamment à Antananarivo. Certes, l’insécurité est la conséquence d’une pauvreté grandissante.
Tout ceci pour dire que la population traverse des moments difficiles ces derniers temps. Les poches sont vides ! Les problèmes engendrés dépassent largement le domaine de la santé. Ce n’est plus la maladie du Covid-19 qui terrorise la population mais plutôt la pauvreté. Les dirigeants doivent trouver rapidement une solution pour éviter une paupérisation d’une classe de la population. Une solution non trouvée à ce jour, 2 mois après l’instauration de l’Etat d’Urgence Sanitaire et qui a ralenti considérablement l’économie de la Nation. Toujours pas de plan multisectoriel d’urgence, pas de loi de finances rectificatives et pas de plan de relance. Le pouvoir n’entend t-il pas les plaintes et attentes de tous ces salariés démunis ?
Tous ne sont pas fonctionnaires. Et l’Etat doit tenir compte que le secteur privé tient une place prépondérante dans le système économique de Madagascar. L’Etat se doit de sauver les privés pour maintenir leur ouïe à l’écoute et éviter que l’expression « ventre affamé n’a pas d’oreille » n’arrive.
Imprimer
