Point de vue : Le paradoxe de la réforme
La société civile s’adonne-t-elle à la politique ? Une question de réflexion qui nous fait réfléchir. Les projets de loi organique sur les élections, à l’instar de la présidentielle et des législatives, présentaient des réformes significatives suggérées par la société civile et les partis politiques regroupés au sein du comité consultatif. Mais ces réformes n’arrangent pas les parlementaires, notamment les députés. Conséquence, des amendements multiples ont été apportés par ces parlementaires, dénaturant ainsi les réformes ainsi élaborées. La société civile persiste et signe dans ses déclarations successives sur la nécessité de mettre en place la transparence en matière de financement de campagne et de l’égalité des chances des candidats aux prochaines élections. Mais elle n’a jamais décrié ni interpellé ces parlementaires sur cette menace palpable d’une perte de ces réformes. Ce qui revient à dire que ces réformes proposées par cette société civile n’étaient qu’une manœuvre fallacieuse pour dénigrer tout simplement le gouvernement initiateur de ces projets de lois. Des projets mis sur pied suite à des consultations plus qu’élargies.
Dans cette optique, les experts nationaux et internationaux qui ont été des initiateurs des réformes se trouvent-ils également dans l’embarras ? Certes, la chose est devenue politique, mais en termes de redevabilité, il importe à toutes ces entités issues du comité consultatif de réagir. Pour n’en citer que les réformes en matière de transparence des financements de campagne, de la transparence des financements des partis, de l’égalité des chances dans les médias publics et privés sur les temps d’antenne, le parainage des candidatures. Des réformes avancées par le comité consultatif et notamment la société civile et ôtées dans son intégralité par les opposants au régime. Alors, qui ne veut pas changer les méthodes vers des élections libres, crédibles et transparentes ? La peur d’une réforme est bel et bien réelle chez les opposants. Ceux qui réclament le changement mais qui ont peur, en réalité, du véritable changement.
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