Le pourquoi d’un fiasco
L’opposition a voulu organiser un meeting au Gymnase de Mahamasina samedi dernier. Malheureusement, elle n’a pas pu le tenir car les lieux ont été cernés par les forces de l’ordre de très bonne heure et les propriétaires du matériel de sonorisation ainsi que de l’estrade ont été priés de les enlever sous peine de saisie.
En gros, les manifestants ont trouvé un Gymnase fermé et rien pour pouvoir exécuter leur programme samedi dernier.
La manifestation de samedi a été un véritable baromètre et pour les organisateurs et pour le régime. Pour les premiers, elle aurait pu servir pour mesurer leur audience et leur degré de confiance au niveau de la population. De ce côté, la déception est totale puisque les gens ne sont pas venus en masse et n’ont pas pu servir d’outil de persuasion afin de faire ouvrir le Gymnase. Pour le régime, le fiasco du meeting de samedi prouve que l’Armée lui est encore fidèle et qu’il peut encore compter sur les hommes en treillis et leurs supérieurs.
L’opposition a déclaré à l’issue d’une réunion tenue dans l’empressement à Andrefan’Ambohijanahary qu’une autre demande sera envoyée à la Commune pour cette semaine pour un meeting au Jardin d’Ambohijatovo. On verra la suite.
Mais pour ce qui était de samedi, force est d’admettre que le chemin est encore loin pour l’opposition si elle veut mobiliser la foule. Il ne suffit pas de prendre sur son compte les aléas du quotidien et les événements qui sont, somme toute, conjoncturels, pour en faire des arguments afin de convaincre la masse. Il aurait été plus intelligent de proposer aux gens des solutions pour sortir des difficultés quotidiennes, de soulager les gens là où ça leur fait le plus mal. Si l’opposition ne change pas sa démarche, elle sera toujours confrontée aux mêmes problèmes et butera sur l’indifférence des gens ainsi que la force régalienne du régime, la seule habilitée à mobiliser l’Armée. Il faut beaucoup de choses pour rééditer 2009, et encore, il faudrait reconvaincre les déçus de la Transition.
Le pays n’est pas encore sorti de la crise. Chaque ménage est toujours confronté à la difficulté de la vie. Leur sériner ce qu’ils savent déjà ne sert à rien. Il faut autre chose, du neuf pour repartir du bon pied.
