La majorité d’entre nous est composée de gens ordinaires, inoffensifs en temps de paix, et dangereux à la moindre crise.». Ce sont les mots de l’ethnologue française Germaine Tillion. Des mots qui en disent long et qui parlent de la réalité. Et ces paroles sont valables à Madagascar à l’heure où la conjoncture politique actuelle arrive à un niveau sérieux. La crainte d’un affrontement entre les civils, c’est la pire catastrophe que chacun de nous ne souhaite pas en cette période de début d’année. Chaque politicien, chaque responsable étatique, chaque acteur du processus électoral, chaque votant, en somme une bonne majorité de la population ne souhaite pas qu’un tel scénario se produise. Tout simplement, puisqu’à tout moment, tout peut partir en vrille et pourrait ne pas être maitrisé.
Maintenant, il faut se mettre à l’évidence. On a ouvert une boite de pandore, on a allumé le feu à côté d’une boite d’allumettes. Les conséquences peuvent être désastreuses non seulement pour les acteurs concernés mais aussi pour l’ensemble du pays. Prévenir ses ressortissants à éviter les mouvements de masse provenant d’un pays étranger ne peut être pris à la légère. Ce sont les investissements internationaux qui sont en jeu. Le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, … sont les premiers visés des troubles politiques. Des secteurs qui ne seront pas les seuls touchés si la situation perdure.
Est-ce alors le prix que les 20 millions de Malagasy doivent payer pour essayer d’arranger un conflit politique d’origine électorale ? Faut-il un affrontement direct entre les protagonistes pour arriver à s’entendre ? Madagascar vit au rythme de la mode : faire du neuf avec du vieux en quelque sorte. Un pays qui a connu de mauvaises expériences des crises politiques mais qui ne se résigne pas à observer la stabilité. Les camps peuvent être différents mais les acteurs semblent être les mêmes.
Imprimer
