Le risque d’explosion sociale est palpable
La hausse de prix des carburants, du riz, de l’électricité, trois indicateurs qui n’arrangeront certainement pas les ménages s’ils venaient à se concrétiser dans les jours à venir. La mobilisation est partout pour tenter de bloquer une inflation non maîtrisable. Les économistes de l’Université d’Antananarivo ont tiré la sonnette d’alarme à l’endroit de l’Exécutif. Leurs propositions ont été reçues par le Sénat qui, à son tour, les a remises au gouvernement. Les parlementaires, eux aussi, en sont bel et bien conscients de la situation. Ils souhaitent apporter leur soutien à cette lutte difficile contre l’inflation et la pauvreté.
Y aurait-il une manœuvre politique derrière toute cette menace d’inflation ? Les proches du régime y pensent. En ce qui concerne la fluctuation des prix du riz, les excès des spéculateurs ou encore la déficience du réseau de distribution sont pointés du doigt. Les rétentions de stock en sont également la cause. Il faut également prendre en considération la hausse de prix à la source pour le riz local. La baisse notable de la production rizicole locale, due aux aléas climatiques, n’est pas à ignorer dans ce phénomène plus qu’inquiétant.
Le gouvernement est, quant à lui, mis à l’épreuve. Osera-t-il prendre des décisions fermes pour subventionner les producteurs locaux et les importateurs en vue de ramener à la baisse les prix à la consommation, du moins celui du riz ? Une idée qui a été soumise par les économistes, mais qui nécessitera un budget conséquent de la part de l’Etat central. Comment maîtriser le glissement de l’Ariary, susceptible d’impacter sur les prix du carburant, source de hausses en cascade des prix à la consommation ? Tout cela demande de la fermeté des dirigeants pour que le petit peuple ne dépense pas outre mesure au détriment de sa petite famille. Dans les grandes villes, le ton monte. A l’heure où l’on se prépare pour les élections, les dirigeants et les acteurs principaux concernés doivent prendre des mesures drastiques, s’il le faut.
