Le vrai adversaire du régime
Nous attendons la publication des noms des 21 sénateurs nommés par le Président de la République. On lui soumet des noms, mais le choix relève de son pouvoir régalien. Mais, étant le garant de la stabilité et de la bonne marche des Institutions, le Chef de l’Etat usera de ce pouvoir de nomination pour mettre les bonnes personnes au Sénat. Bonnes personnes signifient des personnalités qui répondent aux critères d’aujourd’hui et de demain. C’est-à-dire dans une perspective qui va même bien au-delà de 2016.
L’autre enjeu marquant de cette année est l’hébergement du Sommet de la Francophonie. Madagascar a été choisie. Et on se rappelle qu’avant son éviction en 2009, il était convenu que Madagascar abriterait un sommet de l’Union Africaine. Une des raisons pourquoi le complexe CCI Ivato a été construit, d’ailleurs. Toute la logistique était quasiment prête en ce moment quand les événements de 2009 étaient survenus comme un coup d’arrêt, poussant à l’eau tous les efforts de Marc Ravalomanana qui n’avait pas vu les choses venir pour les avoir sous-estimées autant que l’Amiral l’était en 1991. C’était le régime de transition qui avait hérité de ces acquisitions : voitures 4×4, villas et autres matériels de pointe.
Un sommet, pardon, un double sommet important se tiendra à Madagascar vers le dernier trimestre de l’année : sommet du COMESA, sommet de la Francophonie… Mais, Andry Rajoelina, ou Marc Ravalomanana, n’en serait pas l’homme fort. Illustre inconnu de la politique avant 2009, il fut propulsé par les circonstances au-devant de la scène. Hery Rajaonarimampianina, élu Président de la République, leur volera la vedette. Et le régime actuel prépare activement et avec la fermeté et le sérieux que cela requiert, ces rendez-vous internationaux.
C’est sur le terrain international que le nouveau régime malgache excelle. C’est évident. Sur ce front, des batailles ont été gagnées. Il attend les récompenses sous forme d’aide, d’accords, de crédits. Sur le front national, les choses sont beaucoup moins simples. Les Malgaches sont devenus aigris, exigeants, indisciplinés, donc peu faciles à vivre. Le grand adversaire du régime, pour l’heure, n’est ni les opposants, ni la conjoncture, mais cet état d’esprit négatif de la population. Pire, cette mentalité prend presque toutes les catégories sociales, d’une génération à l’autre. Si le régime a une bataille décisive à mener, c’est celle de l’Education et du Civisme.
