Point de vue : L’eau se raréfie à un rythme alarmant

Antananarivo est menacée. Alors que nous entrons en pleine période d’étiage, les hydrologues prévoient une importante pénurie d’eau en septembre-octobre. Pire, cette pénurie risque de se prolonger si dame pluie tarde à tomber. Avec tous les changements climatiques qu’on observe dans le monde, cette menace n’est pas à prendre à la légère.
Depuis ces dernières années, les ménages de la capitale sont en proie à des difficultés d’approvisionnement d’eau. Las des pénuries à répétition, la population tananarivienne se voit contrainte de s’adapter. Dans de nombreux quartiers, les citernes d’eau et autres bidons destinés à recueillir et à emmagasiner l’eau, qui s’entassent partout jusqu’à dépasser les toits des maisons, sont devenus un phénomène banal. Sauf que les autorités mettent en garde sur les dangers que représente de ces pratiques : celles-ci favoriseraient l’accroissement de la consommation d’eau qui tend à tarir à vue d’œil nos sources, nos rivières et nos réservoirs.
Les autorités, par le biais de la Jirama et du ministère de tutelle, tentent tant bien que mal de gérer la situation en multipliant les solutions. Mais celles-ci demeurent provisoires et leurs effets sont loin d’être palpables.
Mais le phénomène tend à se généraliser. Il n’y a pas que la capitale, Fianarantsoa est également confrontée à une pénurie d’eau et le Sud du pays est exsangue suite à une longue période de sécheresse. Pour remédier à cette situation d’ordre humain et environnemental, il importe de remonter aux sources des problèmes. D’après des spécialistes, les activités « voraces » de l’homme auraient eu raison de mère nature. La dégradation de l’environnement, causée par de nombreux facteurs, pour ne citer que les feux de brousse, la déforestation, les coupes illicites de bois, la disparition des zones tampons, ces périmètres qui permettaient de capter et de retenir l’eau, contribue à assécher les points d’eau, sources d’alimentation de nos foyers.
L’eau se raréfie à un rythme alarmant. Les autorités envisagent, certes, des projets à long terme. Cependant, ceux-ci requièrent d’importants investissements.
En attendant, l’urgence d’un changement de comportements s’impose. La population devra à tout prix apprendre à respecter l’environnement et avoir une conscience écologique pour renverser la situation et surtout pour assurer le bien-être ou même la survie des générations futures.

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