«Une heure, une minute suffit pour que le destin agisse et change les défaites en victoires». Ce sont les termes de l’écrivain journaliste français Emile Zola dans son ouvrage «Les Trois Villes : Rome». Une citation qui peut en dire autant de la situation que traverse le pays actuellement et notamment autour des deux candidats finalistes à la présidentielle. Qui va alors transformer la défaite en victoire ? Il ne faut pas oublier que Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont tous deux connu des défaites cuisantes dans le cursus politique. Tous deux anciens Chefs d’Etat, ils ont traversé la galère durant leur pouvoir respectif et enregistré des défauts ainsi que des parcours pas souvent parfaits. Marc Ravalomanana, alors président de 2002 à 2008, a connu sa grande défaite lorsqu’il a été évincé du pouvoir de manière anticonstitutionnelle. Celui qui a été handicapé par le retournement des Forces armées qui échappaient à son contrôle. Andry Rajoelina, quant à lui, a connu sa grande défaite lorsqu’il a été empêché de se présenter à la présidentielle de 2013 suite à une pression internationale sans précédent. Une pression internationale qui a été précédée d’une isolation diplomatique que Madagascar n’a jamais connue de son histoire.
Ces deux hommes étaient les premiers protagonistes de la crise de 2009. La rupture des relations du régime Ravalomanana avec les bailleurs internationaux, tels que le Fonds Monétaire International et l’Union Européenne, a facilité sa chute. Mais de l’autre côté, les excès de zèle des Forces armées lors de la prise de pouvoir de Rajoelina, ont enfoncé la rupture de cette coopération de Madagascar avec le reste du monde. Ces deux hommes disent, tous deux, avoir changé, avoir mûri et en possession d’une vision à long terme du développement économique et social de la Grande Île et de son peuple. Difficiles défaitistes et adorant la perfection, seront-ils de mauvais perdants au scrutin du 19 décembre 2018 ? C’est l’avenir proche qui nous le dira. Le souhait de l’ensemble des acteurs, de la population, de la Communauté internationale, de la société civile, des autorités morales, des Forces de l’ordre, des politiciens … c’est d’arriver à des élections libres qui ne seront pas sources de trouble.
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