Un regain d’insécurité est constaté ces derniers temps, non seulement dans la capitale, mais dans presque toutes les régions du pays. Les faits les plus fréquents dans les villes sont les vols à la tire accompagnés d’agressions pour dissuader les victimes de faire preuve de résistance. Les attaques de taxi-brousse sur nos routes nationales, généralement commises par des individus armés, ou encore les assauts répétés des dahalo qui écument les villages des zones rurales et enclavées sont devenus des images classiques du paysage national. Fait curieux : les malfaiteurs récidivent sans appréhension, comme s’ils défiaient les autorités, au détriment des citoyens qui deviennent les victimes.
On pourrait attribuer cette dynamique d’insécurité au contexte socio-économique, aggravé par la crise sanitaire et caractérisé par la hausse du taux de chômage, la chute du pouvoir d’achat ainsi que la cherté de la vie. Même les ménages moyens ne sont pas épargnés par cette situation, on imagine aisément la précarité des couches les plus défavorisées ainsi que la population rurale. Une situation qui favorise la montée du banditisme. Dans tous les cas, les autorités sont visiblement dépassées par l’ampleur du phénomène. Si les « dina » ou conventions collectives sont remises en vigueur dans certaines régions enclavées, malgré la frilosité des autorités, c’est qu’ils ont tout de même démontré leur efficacité et ont contribué à la réduction des actes de banditisme dans ces zones.
Cette insécurité grandissante et l’escalade des agressions violentes inquiètent l’exécutif au point d’amener le premier ministre à convoquer une réunion d’urgence des hauts responsables et parties prenantes de la sécurité publique. Au vu de la grande de mobilisation des forces de l’ordre après cette réunion de Mahazoarivo, une riposte musclée est attendue. Mais on est en droit de se poser une question. Les nouvelles dispositions de lutte contre l’insécurité, qui viennent d’être adoptées seraient-elles appliquées sur le long terme ? L’on se rappelle des patrouilles militaires sillonnant quotidiennement les rues et quartiers de la ville d’Antananarivo durant les moments forts de la pandémie de Covid-19. La population ne s’était jamais sentie aussi en sécurité. Mais après,… plus rien.
