Le Ministère de l’Economie et des Finances met la pression. Les chiffres avancés hier sont ahurissants. 3.100 sociétés d’import-export sont en situation irrégulière auprès du service des finances extérieures ou Finex. Et sur ces milliers de sociétés seules 51 ont pu régulariser leur situation.
Les textes permettent aux autorités de bloquer les comptes Système Intégré de Gestion des Opérations de Changes (SIG-OC) des récalcitrants. Le non-rapatriement des devises est illégal et engendre une dévaluation de la monnaie malgache. Ce sont les devises rapatriées liées aux exportations qui permettent les importations nécessaires au pays.
Le déséquilibre de la balance commerciale causée par l’abondance des importations peut être un danger pour l’économie. Nos réserves en devises se chiffrent actuellement à 2 milliards d’USD soit l’équivalent de 6 mois d’importation. Sans rapatriement de devises, cette réserve s’amenuisera et mettra le pays en difficulté.
L’expédition à l’extérieur des dividendes est également source de discorde entre les autorités étatiques et les sociétés internationales. Durant le confinement de mars à mai, le gouvernement avait dénoncé le rapatriement de ces dividendes à l’étranger alors que le pays était dans une situation économique en latence. Ces opérations peuvent aussi impacter sur la fluctuation de la monnaie malgache sauf que nos lois autorisent ce type de transfert de fonds.
L’appel aux opérateurs à régulariser leur situation est une évidence. Il n’est pas pour autant suffisant sans un retour à la normale des activités d’exportation et de la production industrielle dans le pays. L’exportation de 17.000 tonnes de litchis malgaches pourrait générer 80 millions USD de recettes. Une bouffée d’oxygène pour la stabilité de la monnaie nationale si, et seulement si, les exportateurs rapatrient les devises comme la législation les y oblige.
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