Lutte anti corruption : les parlementaires à l’épreuve…
S’il était facile pour l’Exécutif d’entériner la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC), le parlement quant, à lui, n’aura pas la même vision. Deux projets de loi significatifs dans la réforme anti corruption ont été adoptés en Conseil des ministres la semaine dernière, à savoir, le projet de loi sur la lutte contre la corruption portant ainsi modification de la loi 2004-030 et le projet de loi sur les Pôles Anti Corruption (PAC). Une approbation incontournable vu la pression intense exercée par les bailleurs et instances internationaux de Madagascar, demandant une meilleure stratégie de lutte anti corruption.
Les nouvelles mesures permettront une efficacité optimale dans la traque des infractions de corruption. La réforme commencera par la structure de poursuite à travers les PAC à mettre en place dans chaque province. Et tout ceci, accompagné d’une procédure de recrutement drastique d’agents et de magistrats qui devront y travailler. Tout ceci est beau à dire. Mais que cela ne restera pas au stade de paroles en l’air. D’ailleurs, les partenaires internationaux, tels que l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Fonds Monétaire International attendent des actions concrètes.
Mais aucune réforme ne peut se matérialiser sans l’approbation de ces projets de loi. La balle est, dès lors, dans le camp des parlementaires. Iront-ils jusqu’au bout ? Agiront-ils avec célérité, comme l’a fait le gouvernement ? L’adoption de ces textes ne servira-t-elle pas à des marchandages politiques ? Autant de doutes qui pèsent sur la conscience après la série de mauvais signes émis par les hommes du législatif depuis le début de leur mandat de 2014. Les députés sont les plus pointés du doigt par les autorités anti corruption, vu leur réticence à se conformer aux obligations constitutionnelles prévues à cet effet. 69 députés n’ont pas procédé à la déclaration de patrimoine, à titre de rappel, soit presque la moitié de la chambre basse du parlement. Rien n’est encore perdu. « Un peu de bon sens ferait évanouir beaucoup d’esprit », selon Vauvernargues.
