Une opposition forte, pilier de la démocratie. C’est ce qu’attend Madagascar à l’heure où les témoins sont au rouge si l’on se réfère aux exercices de la démocratie notamment sur les enjeux de l’équilibre des pouvoirs. Une chambre basse du parlement taillée sur mesure et asservie au gouvernement d’une part, ainsi que les excès de zèles et pressions mises à l’encontre du Sénat ne cautionnent pas cet exercice démocratique fiable et crédible. La forte main mise de l’exécutif dans les affaires politiques ne passe pas inaperçue dans cette logique. Certes, Madagascar a pu se placer 10ème en Afrique et 85ème mondial au classement de l’EIU en termes de démocratie, mais elle est encore loin de Maurice, arrivé 1er en Afrique et 18ème mondial et du Botswana. Ce qui dit, la mise en place d’une structure d’opposition forte et constructive est plus que nécessaire pour la Grande Île. Des chiffres qui démontrent que les efforts sont encore insuffisants.
60 critères regroupés en cinq catégories notamment le processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique et la culture politique. Tels sont les outils de mesure de la démocratie permettant le classement d’un pays sur ce tableau de référence des investisseurs et pourvoyeurs de capitaux avant de s’implanter dans ledit pays.
Madagascar qui est qualifié jusque là comme une démocratie dirigée par un régime hybride a toutefois œuvré davantage à soutenir des efforts visant à respecter les principes universelles de liberté. Des élections libres ou aussi le pluralisme politique s’est instaurée depuis 2014. Des acquis enregistrés depuis cette période qui ne peuvent qu’être consolidés. Toutefois, la menace de la disparition de ces acquis s’annonce palpable lorsque la mise en place d’une opposition forte crédible et inclusive est jusqu’ici invisible. L’exécutif qui peine à mettre en application la loi sur l’opposition et envisage de forger à sa guise cette opposition légale et structurée. Il est maintenant temps que l’opposition puisse être officialisée, faute de quoi, les mouvements politiques de rue ou plutôt la démocratie directe demeure une menace constante pour les dirigeants. Mais tout est question de volonté politique.
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